RÉSOLUTION SUR L’URGENCE DE CONTRER LE MANQUE D’ENTRETIEN COMME MENACE AU PATRIMOINE
Face à la menace pressante que représente le manque d’entretien puisqu’il mène à la dégradation et à la démolition, souvent par négligence, de bâtiments et de sites d’intérêt patrimonial, social ou environnemental,
Considérant le peu de reconnaissance de l’importance pour la conservation du patrimoine de l’entretien et des savoir-faire traditionnels associés, malgré les références internationales dont la Charte de Venise (1964) à laquelle le Québec a adhéré en 1992, et les Normes et lignes directrices pour la conservation des lieux patrimoniaux au Canada (2010) que le Québec a corédigées;
Considérant que des lacunes dans la sensibilisation et la formation des professionnels, des propriétaires, des gestionnaires et des donneurs d’ouvrage, notamment dans le secteur public, ainsi que dans l’industrie de la construction et du paysagement contribuent aussi à l’indifférence face à l’entretien;
Considérant que la désaffectation des bâtiments, des ensembles et des sites patrimoniaux amplifie les risques liés au manque d’entretien, et
Considérant que l’entretien constitue un investissement plutôt qu’une dépense compte tenu des pertes et des coûts qu’il prévient,
L’assemblée générale d’Héritage Montréal demande que les gouvernements, les municipalités et les organismes publics :
RÉSOLUTION SUR LE SOUTIEN DES GOUVERNEMENTS ET AUTRES POUVOIRS PUBLICS À L’ACTION EN PATRIMOINE
Considérant l’importance du patrimoine bâti, urbain et paysager pour l’identité, la vie collective et la transition socioécologique de Montréal et de la région métropolitaine;
Sachant que le parc de bâtiments, d’ensembles et de paysages patrimoniaux représente une valeur économique significative et un actif incontournable face aux défis actuels et futurs auxquels notre société et les pouvoirs publics sont confrontés, comme l’illustre notamment l’étude sur la contribution du patrimoine bâti à l’économie québécoise produite en 2021 par la firme Aviséo à la demande d’Héritage Montréal;
Consciente des défis budgétaires auxquels les gouvernements, les municipalités et les organismes publics font face actuellement, mais rappelant les rapports récents des vérificatrices générales du Québec et de Montréal et leurs conclusions préoccupantes sur l’état du patrimoine immobilier;
Rappelant les manifestations régulières de l’attachement de la population aux bâtiments, ensembles et lieux patrimoniaux – encore tout récemment lors d’une assemblée publique sur le Natatorium de Verdun, un édifice Art déco emblématique dont la dégradation physique soulève des enjeux majeurs quant à son avenir;
L’assemblée générale d’Héritage Montréal demande que les gouvernements, les municipalités et les organismes publics
RÉSOLUTION SUR LES INTERVENTIONS DU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL ET DE SES AGENCES DANS LE VIEUX-MONTRÉAL ET SES ABORDS
Soulignant que l’année 2024 marque le 60e anniversaire du classement du Vieux-Montréal par le gouvernement du Québec, désigné aujourd’hui « site patrimonial de Montréal », et le 45e anniversaire de l’entente Québec-Montréal pour sa mise en valeur, ce qui amena des générations de propriétaires et les autorités publiques à investir des efforts considérables dans cet ensemble patrimonial exceptionnel;
Considérant que ce site patrimonial comprend le territoire du Vieux-Port et la jetée Alexandra,
Considérant que le gouvernement du Canada, seul pays du G7 sans loi sur le patrimoine malgré le projet de loi C-23 déposé en 2022, intervient dans le Vieux-Montréal et ses abords comme propriétaire (Vieux-Port, jetée Alexandra, canal de Lachine, maisons Papineau et Cartier, édifice des douanes, Silo #5), planificateur d’opérations immobilières majeures (Pointe-du-Moulin, bassin Wellington, Cité du Havre) et maître d’œuvre dans le secteur immobilier (construction d’un complexe judiciaire fédéral près de la Place d’Armes);
Rappelant qu’Héritage Montréal a honoré l’invitation des autorités fédérales à participer à l’élaboration d’un plan directeur pour l’ensemble Vieux-Port – Pointe-du-Moulin, plan promis pour 2017 mais jamais annoncé officiellement ni réalisé, sinon certaines interventions projetées dans une partie du Vieux-Port, mais dont les médias ont récemment rapporté qu’elles ne se feront pas;
Considérant que la question de l’intégration architecturale du complexe judiciaire fédéral (en construction) relève des instances territoriales alors que le gouvernement canadien, responsable de l’administration de la justice, est à l’origine du programme interne du bâtiment,
L’assemblée générale d’Héritage Montréal demande que le gouvernement du Canada
RÉSOLUTION SUR LA PROTECTION DES BÂTIMENTS PATRIMONIAUX LORS DE CHANTIERS
Considérant les exemples récents de travaux ayant affecté, voire mis à risque des bâtiments ou des sites patrimoniaux dont plusieurs bénéficiant de statuts de protection, quant à leur intégrité physique et structurale, dont
Considérant les faiblesses du régime de protection et les failles procédurales révélées par ces cas et d’autres quant à l’évaluation des impacts patrimoniaux de projets portant sur ou pouvant affecter des bâtiments ou sites patrimoniaux,
Héritage Montréal demande que
RÉSOLUTION SUR LA RÉCUPÉRATION ET LE RÉEMPLOI DE MATÉRIAUX ET COMPOSANTES D’INTÉRÊT PATRIMONIAL
Considérant la contribution majeure mais encore méconnue du patrimoine bâti de Montréal et de la région métropolitaine dans l’atteinte d’objectifs nationaux et internationaux en matière de décarbonation de l’économie, de transition écologique et d’une meilleure utilisation des ressources et du territoire,
Considérant l’importante proportion des déchets générés par la construction et les démolitions et le volume qu’ils occupent dans les sites d’enfouissement,
Considérant que la démolition d’un bâtiment, notamment patrimonial, constitue a priori une perte nette au plan environnemental autant que culturel et, qu’à ce titre, elle devrait être évitée et ne devrait être traitée que comme une avenue de dernier recours, considérant l’état du bâtiment ou l’impossibilité d’en prolonger le cycle de vie par de nouveaux usages,
Considérant les initiatives comme celles des écocentres et d’Architectes sans frontières Québec en faveur d’une récupération des matériaux lors de travaux de rénovation ou de requalification ainsi que de démolition, pour en favoriser la réutilisation dans des projets dans une vision d’économie circulaire,
Héritage Montréal demande que
RÉSOLUTION SUR LE PLAN DIRECTEUR DU PARC JEAN-DRAPEAU 2020-2030
Considérant l’importance symbolique et patrimoniale du parc Jean-Drapeau dont on célébrera en 2024 le 150e anniversaire de l’ouverture au public, et la présence sur son territoire de nombreux éléments du patrimoine archéologique, paysager, naturel et architectural de la métropole notamment l’ancien fort aujourd’hui désaffecté suite au départ du musée Stewart, et Place des Nations, dont la réhabilitation et la mise en valeur sont attendues depuis longtemps,
Considérant la résolution de l’assemblée générale d’Héritage Montréal en 2015 demandant la mise à jour le plan directeur du parc adopté en 1993, et la tenue d’une importante consultation publique à cet effet, suivie d’un processus d’élaboration d’un nouveau plan directeur,
Considérant l’annonce en avril 2021 par l’administration de la Ville de Montréal d’un Plan directeur de conservation, d’aménagement et de développement 2020-2030 pour le parc, accompagné d’un plan de mise en œuvre qui prévoit la mise en place une gouvernance collaborative comme condition essentielle de réussite,
Héritage Montréal salue l’adoption du nouveau plan directeur et, dans l’ensemble, son contenu ainsi que l’engagement qui y est inscrit d’améliorer l’état des composantes patrimoniales et de l’expérience paysagère du parc, et demande que
RÉSOLUTION SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Considérant l’adoption en juin 2022 par le gouvernement du Québec d’une première Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire (PNAAT), faisant suite à de nombreuses demandes historiques et, notamment, à une vaste consultation menée à travers le Québec à l’initiative de l’Ordre des architectes, et l’inclusion dans cette Politique de certaines orientations touchant au patrimoine bâti, aux ensembles patrimoniaux et au paysage,
Considérant toutefois, malgré les multiples promesses, travaux et consultations depuis les années 1980, y compris l’adoption d’une Loi sur le développement durable qui traite de patrimoine culturel et la publication d’un audit du Bureau du Vérificateur général du Québec sur la sauvegarde et la valorisation du patrimoine immobilier, l’absence d’une politique québécoise du patrimoine face aux enjeux actuels et futurs de protection et de mise en valeur, ce dans l’esprit de l’Article 5.a de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO qui encourage les États à reconnaître au patrimoine une place dans la vie collective et intégrer sa protection dans les programmes de planification,
Considérant les travaux, les recherches et les recommandations faites par Héritage Montréal aux autorités, notamment dans le cadre de la Table des partenaires du ministère de la Culture ou du comité consultatif sur la Politique nationale; par exemple, en termes de retombées économiques du patrimoine et de sa mise en valeur,
Héritage Montréal salue l’adoption de cette Politique par le gouvernement du Québec, offre sa collaboration pour les prochaines étapes, et, dans la perspective de rendre sa mise en œuvre encore plus pertinente, demande que
RÉSOLUTION SUR L’EST DE MONTRÉAL
Considérant que
L’assemblée générale annuelle d’Héritage Montréal salue les efforts de concertation et de mobilisation à l’échelle de ce territoire, souligne l’intérêt de projets visant à rétablir des liens et entre l’Est et le cœur de l’île de Montréal, notamment les navettes fluviales, et demande que
RÉSOLUTION SUR LE PATRIMOINE ET LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
Considérant
L’assemblée générale annuelle d’Héritage Montréal reconnait le besoin d’accélérer la transition d’un développement immobilier centré sur la construction neuve qui impose souvent le fardeau de la preuve sur le patrimoine, vers un urbanisme responsable de valorisation, de consolidation, d’amélioration et de requalification du territoire déjà urbanisé et du bâti existant, notamment sa composante patrimoniale, et demande que
RÉSOLUTION SUR LES AJOUTS ET AGRANDISSEMENTS DE BÂTIMENTS PATRIMONIAUX
Considérant
L’assemblée générale annuelle d’Héritage Montréal demande que les administrations municipales de la Communauté métropolitaine de Montréal, en particulier la Ville de Montréal et ses arrondissements,
et propose à ces autorités qu’elles
RÉSOLUTION SUR LE PATRIMOINE DE LA MODERNITÉ
Considérant
L’assemblée générale annuelle d’Héritage Montréal
RÉSOLUTION SUR LE CENTRE-VILLE DE MONTRÉAL
Considérant l’importance du centre-ville de Montréal que certains experts considèrent comme un secteur stratégique de l’économie de la métropole et du Québec,
Considérant la forte concentration de bâtiments, d’ensembles et de sites patrimoniaux – anciens ou récents, reconnus par un statut ou non, au centre-ville, depuis le Vieux-Montréal jusqu’à la montagne, du Quartier latin jusqu’au square Cabot, et sa contribution majeure à l’identité et à l’attractivité du cœur de la métropole,
Considérant les défis complexes de maintien, de requalification et de mise en valeur de ce patrimoine tant dans ses composantes commerciales qu’institutionnelles ou résidentielles qu’illustrent des cas comme ceux de la bibliothèque Saint-Sulpice, du restaurant Le 9e de Eaton, du cinéma Loew’s, du magasin La Baie, du Grand Séminaire, de la maison Mount Stephen, des appartements Riga, de la résidence Fulford ou de l’église St. George’s, et les enseignements de réalisations comme la Maison Alcan ou la transformation de l’ancienne maison mère des Sœurs grises par l’université Concordia,
Considérant les importants travaux de réhabilitation des infrastructures entrepris rue Sainte-Catherine, l’arrivée de nouvelles stations du REM de l’Ouest à la Gare centrale et à l’avenue McGill College, et les efforts concertés investis pour en atténuer les impacts négatifs et en tirer parti afin d’améliorer l’aménagement et l’attractivité du centre-ville;
Considérant les impacts majeurs de la pandémie, constatés et pressentis, sur la fréquentation du centre-ville, sur sa trame commerciale et, plus généralement, sur sa vitalité comme partie de l’identité montréalaise, et les travaux visant à sa relance, dont le Plan d’action pour renforcer le centre-ville de Montréal dans le cadre de l’opération Relançons MTL de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et ses partenaires,
L’assemblée générale d’Héritage Montréal
Et offre la collaboration d’Héritage Montréal aux concertations et travaux à cet effet.
RÉSOLUTION SUR LES HAUTEURS ET DENSITÉS
Considérant la multiplication accélérée des démolitions et des cas de façadisme résultant d’une conception du développement urbain et de la densification trop souvent fondée sur le volume bâti et sur les constructions en hauteur au détriment du patrimoine, du paysage urbain et de l’identité propre des quartiers comme de la métropole,
Considérant la mise à jour très attendue du plan d’urbanisme de Montréal adopté en 1992 puis modifié partiellement en 2004 suite à la réforme municipale, et les objectifs de Montréal en termes de développement durable et de transition écologique,
Considérant l’exemple de densité à échelle humaine que constituent les quartiers authentiques montréalais dont le modèle mérite d’être mis en valeur et employé dans l’élaboration de plans pour la réalisation de nouveaux quartiers, y compris les écoquartiers,
Considérant les nombreuses interventions et propositions d’Héritage Montréal au cours des dernières décennies pour la consolidation des quartiers existants afin de contrer l’étalement urbain et la dévitalisation du patrimoine, d’optimiser les investissements collectifs et d’enrichir le paysage urbain de projets pertinents et de qualité,
L’assemblée générale d’Héritage Montréal demande que la Ville de Montréal
Et offre la collaboration d’Héritage Montréal à cette fin.
RÉSOLUTION SUR L’EST DE MONTRÉAL
Considérant que
L’assemblée générale annuelle d’Héritage Montréal salue les efforts de concertation et de mobilisation à l’échelle de ce territoire, souligne l’intérêt de projets visant à rétablir des liens et entre l’Est et le cœur de l’île de Montréal, notamment les navettes fluviales, et demande que
RÉSOLUTION SUR LES FIDUCIES ET LES STRATÉGIES TRANSITOIRES POUR LES BÂTIMENTS ET LES ENSEMBLES PATRIMONIAUX
Considérant le nombre croissant de bâtiments et d’ensembles patrimoniaux de propriété publique ou institutionnelle désaffectés ou en voie de l’être – par exemple, la bibliothèque Saint-Sulpice, les anciens hôpitaux Hôtel-Dieu, Royal Victoria et de la Miséricorde ou encore de l’Institut des Sourdes-muettes, sur lesquels pèsent des menaces de dégradation, voire de démolition découlant de cet état,
Considérant les résolutions précédentes de l’assemblée générale sur les ensembles institutionnels, sur les pratiques d’élaboration de projet ou sur les mesures incitatives à l’investissement privé dans des projets de requalification de bâtiments patrimoniaux,
Considérant les réflexions et les expériences récentes découlant du Plan d’action en patrimoine de la Ville de Montréal, notamment en termes d’urbanisme transitoire avec le projet Young et, maintenant, l’ancien couvent et verger des religieuses hospitalières de Saint-Joseph à l’Hôtel-Dieu, ainsi que les travaux et représentations menés par Héritage Montréal et d’autres organismes pour le maintien de l’intégrité et la propriété publique du site du Royal Victoria,
Considérant les expériences en matière de fiducie d’utilité sociale ou de fiducie foncière pour le patrimoine bâti, ailleurs au Québec, en Amérique du Nord ou en Europe, telles que la Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, ou la Fiducie du patrimoine en Ontario,
L’assemblée générale d’Héritage Montréal demande
Et offre la collaboration d’Héritage Montréal à cette fin.
RÉSOLUTION SUR LE QUARTIER CHINOIS DE MONTRÉAL
Considérant l’intérêt du Quartier chinois de Montréal, l’un des plus anciens au Canada, de son patrimoine historique, architectural, urbain et social, de son aménagement remontant aux premiers temps de Ville-Marie et au XVIIIe siècle, et de son association aux communautés montréalaises d’origine irlandaise, écossaise, juive et, bien entendu, chinoise,
Considérant les pressions que subissent le Quartier chinois et son patrimoine depuis des décennies de la part de promoteurs publics ou privés et leurs projets – par exemple, le Complexe Guy-Favreau, le Palais des congrès, le Swatow Plaza ou la tour en construction à l’entrée du Quartier, la perte de plusieurs bâtiments patrimoniaux dont l’édifice Robillard détruit par un incendie en 2016 ainsi que l’action actuelle de promoteurs et de spéculateurs,
Considérant la formation au sein de la communauté d’un Groupe de travail sur le Quartier chinois suite à l’autorisation de certains projets immobiliers et la récente concertation menée par l’arrondissement pour doter le quartier d’un plan d’action,
Considérant, le peu de reconnaissance spécifique du cadre réglementaire pour l’identité et le patrimoine du Quartier chinois et l’absence d’un régime de protection, sauf pour l’église de la mission chinoise du Saint-Esprit, classée en 1977 par le gouvernement du Québec qui l’a dotée d’une aire de protection,
Considérant les demandes urgentes adressées le 28 avril 2021 par Héritage Montréal à la ministre de la Culture et des Communications du Québec pour le classement de l’ancienne British and Canadian School (actuelle Wing’s Noodle Ltd.) et à la Mairesse de Montréal pour la création d’un site du patrimoine pour le Quartier chinois, ainsi que les autres demandes formulées pour l’application rapide de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec,
L’assemblée générale d’Héritage Montréal
Et offre la collaboration d’Héritage Montréal à cette fin.
RÉSOLUTION SUR LE PATRIMOINE ET LA CRISE CLIMATIQUE
Considérant l’actuelle crise climatique mondiale dont on constate de plus en plus les effets néfastes, voire dévastateurs sur les populations et leur habitat, notamment les régions métropolitaines comme celle de Montréal,
Considérant que cette crise fragilise et rend vulnérable le patrimoine bâti, paysager et naturel qui contribue à leur identité et la qualité de leur milieu de vie,
Considérant le besoin urgent d’agir pour éliminer ou freiner la progression des facteurs à l’origine de cette crise et, à cet égard, le rôle majeur des villes et des régions métropolitaines pour réduire la dégradation du territoire et de l’environnement, le gaspillage de ressources et l’empreinte écologique découlant de certains modèles d’aménagement et d’urbanisation,
Considérant les nombreux travaux menés à l’échelle locale, nationale et internationale qui identifient la conservation du patrimoine culturel comme une des stratégies pour atteindre les objectifs du développement durable et de la lutte contre le changement climatique ; par exemple, le patrimoine est reconnu à ce titre dans les objectifs des Nations unies pour le développement durable, dans les rapports du Comité des communes sur l’environnement, dans la loi québécoise sur le développement durable et dans les recommandations de l’UNESCO et du Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS),
Rappelant que le 27 septembre 2019, la grande marche pour le climat tenue à Montréal avec la participation de la jeune Greta Thunberg, fut la plus grande de ces manifestations à travers le monde ce jour-là, et qu’elle a pris son départ sur l’avenue du Parc près de l’Hôtel-Dieu et du quartier coopératif de Milton Parc, dans le site patrimonial du mont Royal, protégé depuis le XIXe siècle par l’action conjuguée de la population, des institutions et des pouvoirs publics,
Réaffirmant le principe reconnu internationalement que le bâtiment le plus “vert” est le bâtiment existant et ce, à plus forte raison lorsqu’il a une valeur patrimoniale,
Héritage Montréal demande que
Et offre aux autorités municipales, métropolitaines et gouvernementales, sa collaboration à cette fin.
RÉSOLUTION SUR LE PATRIMOINE ET L’AMÉNAGEMENT POST-PANDÉMIQUE (2020-02)
Attendu que la pandémie de COVID-19 et la déclaration d’urgence sanitaire par les gouvernements et les autorités municipales ont durement touché la région métropolitaine de Montréal, sa population comme ses quartiers, notamment leurs espaces publics, leurs artères commerciales et les autres lieux du quotidien qui forment un patrimoine vivant, marquant pour l’identité du territoire comme pour la qualité de vie ;
Considérant que cette crise et les mesures de relance économique qui sont attendues pourraient, faute d’encadrement et d’une attention consciente au patrimoine et à la qualité architecturale, mener à des démolitions de bâtiments patrimoniaux, notamment vacants, et à de nouvelles constructions qui les remplacent ou qui s’insèrent dans un milieu bâti sans y contribuer par leur qualité, voire en l’appauvrissant ;
Rappelant que la fondation de Montréal est intimement liée à celle de l’Hôtel-Dieu et qu’au cours des générations, le patrimoine montréalais s’est enrichi de constructions et d’espaces publics réalisés en réponse à des crises majeures, qu’elles soient économiques, sanitaires ou sociales ;
Considérant le besoin de réfléchir aux changements à apporter à l’aménagement et aux pratiques quotidiennes de la ville, autant qu’à la disponibilité d’espace en cas de crise à la lumière d’exemples comme ceux de l’utilisation temporaire de certains bâtiments désaffectés de l’Hôtel-Dieu et de l’ancien hôpital Royal Victoria ou encore les initiatives citoyennes d’entraide dans les quartiers ;
Considérant enfin l’opportunité que représentent les projets et les chantiers de restauration, de résorption de l’entretien différé et de mise en valeur du patrimoine immobilier pour la relance économique comme l’ont déjà reconnu plusieurs pays dont la France qui en a fait un des quatre piliers de sa relance en 2008,
Héritage Montréal demande que
Et offre sa collaboration à cette fin.
RÉSOLUTION SUR L’ENTRETIEN DU PATRIMOINE IMMOBILIER ET AMÉNAGÉ (2020-03)
Considérant l’important manque d’entretien qui touche, voire menace sérieusement de nombreux édifices et lieux du patrimoine montréalais et de la région métropolitaine, tant de propriété publique que privée ou institutionnelle,
Constatant que le manque d’entretien du patrimoine immobilier et aménagé entraîne une perte d’intégrité et d’authenticité, une dégradation du voisinage et du paysage urbain, et cause des dépenses croissantes pour les propriétaires ;
Considérant la faiblesse voire l’indifférence des politiques qui se traduit par un manque d’exemplarité des pouvoirs publics et l’absence de mécanismes transparents et d’accès publics pour faire le suivi de l’état d’entretien des bâtiments ayant un intérêt patrimonial, notamment du domaine public et institutionnel ;
Rappelant les nombreuses recommandations internationales émanant de l’UNESCO et de l’ICOMOS ainsi qu’au Canada, les Normes et lignes directrices pour la conservation des lieux patrimoniaux au Canada , publiées en 2010 suite à une collaboration fédérale – provinciale – territoriale, qui affirment que « le meilleur investissement à long terme dans un lieu patrimonial demeure un entretien suivi et approprié » ;
Héritage Montréal demande que
Et offre sa collaboration à cette fin.
RÉSOLUTION SUR L’AMÉNAGEMENT ET LA MISE EN VALEUR DU SECTEUR DU VIEUX-PORT DE MONTRÉAL (2020-04)
Attendu que des consultations publiques ont été tenues en 1978 puis en 1985-1986 à la demande de la société montréalaise, menant à un plan directeur et à de grands travaux d’aménagement de certains des quais pour le 350 e anniversaire de Montréal en 1992, une réalisation qui a été saluée par la population et par de nombreux prix ;
Considérant que le Gouvernement fédéral a intégré la Société du Vieux-Port de Montréal à la Société immobilière du Canada en 2012 puis promis de produire un plan directeur actualisé pour l’ensemble du Vieux-Port et de la Pointe-du-Moulin à l’occasion du 375 e anniversaire de Montréal en 2017 ;
Rappelant que la Société immobilière du Canada a publié en 2017 un projet de plan directeur et invité la population à le commenter mais ne l’a toujours pas adopté conformément à la promesse du Gouvernement fédéral ;
Considérant qu’en attendant l’adoption et la mise en oeuvre de ce nouveau plan directeur, des situations et des projets d’installations récréo-commerciales encombrent le paysage et diminuent l’ensemble remarquable que constituent la façade fluviale du Vieux-Montréal et l’entrée du canal de Lachine, en particulier le parc de tyroliennes face au remarquable bâtiment du marché Bonsecours ;
Héritage Montréal demande que
Et offre sa collaboration à cette fin.
RÉSOLUTION 2019-01 SUR LA PLANIFICATION URBAINE
Attendu que la Ville de Montréal a lancé en le dotant de ressources, le processus pour renouveler son plan d’urbanisme qui remonte à 1992 et à 2004, ainsi qu’une consultation sur la vision d’avenir traitant notamment des thèmes des quartiers dynamiques et inclusifs, de la mobilité et de l’aménagement durable, de la transition écologique et de l’influence de la métropole ;
Compte tenu des opportunités que représentent ces démarches pour revitaliser les grands ensembles patrimoniaux de la métropole comme le domaine institutionnel, les sites industriels, les artères commerciales ou encore des territoires comme l’Est et le centre de l’île ou les quartiers du Sud-Ouest ;
Compte tenu que ces démarches constituent une occasion unique pour réfléchir aux défis que pose la réconciliation des approches de densification, de mobilité ainsi que de projets urbains comme les « écoquartiers », avec le patrimoine bâti et paysager ainsi qu’avec les autres éléments d’authenticité des quartiers existants de la métropole qui contribuent à son identité et à la qualité du milieu de vie ;
Compte tenu des leçons à tirer de situations comme la reconstruction rapide de Griffintown, des débats entourant le projet Royalmount ou encore des processus menés pour le secteur Lachine Est, pour la Pointe-du-Moulin ou pour les sites de Radio-Canada et des Faubourgs ;
Héritage Montréal réitère les principes suivants adoptés en 2018 pour un plan d’urbanisme du XXIe siècle :
Héritage Montréal demande
Héritage Montréal offre sa collaboration à la Ville de Montréal à cette fin.
RÉSOLUTION 2019-02 SUR LE FAÇADISME À MONTRÉAL
Attendu la multiplication, dans la métropole et ses quartiers, de projets publics ou privés de rénovation ou, surtout, de densification qui exercent sur le patrimoine bâti des pressions qui, souvent, réduisent sa conservation à celle des façades principales ou de certains fragments et éléments architecturaux, et ce, y compris dans des secteurs protégés ;
Attendu que cette question a fait l’objet de réflexions ici et ailleurs – par exemple, le colloque Façadisme et identité urbaine organisé en 1999 à Paris par l’ICOMOS et les recommandations du Conseil du patrimoine de Montréal dans son rapport d’activités 2018 ;
Héritage Montréal demande que la métropole élabore et intègre au plan d’urbanisme une charte du patrimoine fondé sur le maintien de l’intégrité des bâtiments patrimoniaux comprenant, en tout dernier recours, des critères de recevabilité, d’évaluation et d’acceptabilité des propositions de conservation partielle ou fragmentaire de bâtiments ou d’ensembles patrimoniaux.
Héritage Montréal offre sa collaboration à cette fin.
RÉSOLUTION 2019-03 SUR LES INTÉRIEURS PATRIMONIAUX
Attendu l’intérêt patrimonial, artistique et social de nombreux aménagements et décors intérieurs de bâtiments institutionnels, religieux, commerciaux, résidentiels ou industriels, anciens ou récents, de la métropole et de ses quartiers, et la vulnérabilité de ce patrimoine face aux exigences des normes du bâtiment, aux changements d’usages ou à la densification urbaine ;
Compte tenu des connaissances limitées de cette composante majeure du patrimoine bâti de la métropole dont seuls quelques cas bénéficient d’un statut et de mesures qui en assureraient la protection ; par exemple, le restaurant Le 9e du magasin Eaton classé en 2000 à la demande d’Héritage Montréal, la maison Mount Stephen ou le Château Dufresne ou encore certains anciens cinémas tels que l’Impérial, le Rialto et l’Outremont ;
Attendu les pouvoirs dont disposent désormais les municipalités, notamment la Ville de Montréal en vertu de la loi sur le patrimoine culturel, en matière de reconnaissance et de protection des intérieurs patrimoniaux et les études menées sur les stratégies et outils à cette fin ;
Héritage Montréal demande que la question des intérieurs patrimoniaux soit reconnue par les outils d’urbanisme et au plan d’action en patrimoine, que des inventaires et des études soient réalisés et, le cas échéant, publiés, et que des outils particuliers soient mis en place afin d’en assurer la prise en compte dans l’autorisation de projets de rénovation, de réaffectation et de revitalisation du bâti patrimonial et l’attribution de financement pour ces projets.
Héritage Montréal offre sa collaboration aux autorités et institutions à cette fin.
RÉSOLUTION 2019-04 SUR LA SÉCURITÉ DU PATRIMOINE
Attendu les cas nombreux de pertes ou de dommage au patrimoine bâti, paysager et archéologique par des événements catastrophiques d’origine naturelle, climatique ou accidentelle comme les inondations printanières des récentes années, des actes de vandalisme commis sur des bâtiments vacants ou sur des monuments, ou encore le tragique incendie des toitures de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019, qui ont souvent ajouté à la dure épreuve que constituent ces situations pour la vie des personnes et des communautés ;
Compte tenu des réflexions menées à l’échelle locale, métropolitaine, nationale et internationale sur la prise en compte du patrimoine dans les plans et dans les formations en matière de réduction des risques et des catastrophes, plus récemment l’atelier international du Comité scientifique de l’ICOMOS sur la gestion des risques (ICORP) à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal sur la sécurité du patrimoine dans les aires métropolitaines au cours duquel les expériences de la Communauté métropolitaine de Montréal, de New York, d’Ottawa, de Paris et de Sydney ont été partagées, mettant en évidence l’importance d’une culture commune de prévention et d’une collaboration soutenue entre les acteurs du domaine du patrimoine, les milieux scientifiques et les responsables de la gestion des situations d’urgence ;
Héritage Montréal demande que
Héritage Montréal offre sa collaboration aux autorités à cette fin.
Résolution 2018-01 sur le futur Plan d’urbanisme de Montréal
Attendu que le Plan d’urbanisme est l’un des principaux outils qui guident et influencent, sur de nombreuses années, le développement physique, social, économique et culturel de Montréal et de ses quartiers, tant sur le plan du bâti que de l’aménagement, des usages, de la qualité des milieux de vie et de l’identité du territoire, ainsi que pour réunir développement urbain et valeurs patrimoniales et environnementales;
Attendu que 2017 a vu la Maison Alcan, inaugurée en 1983, classée comme patrimoine national pour sa valeur exemplaire de réalisation visionnaire de développement urbain, et a marqué le 25e anniversaire du premier Plan d’urbanisme de Montréal, adopté sous l’administration du Maire Jean Doré, dont l’ancien responsable de l’urbanisme, André Lavallée, a illustré lors d’une conférence URBA le 1er mars 2018, le caractère novateur de sa vision et du processus de son élaboration;
Attendu que l’actuel Plan d’urbanisme, adopté en 2004, ne reflète plus le territoire, les responsabilités nouvelles de la Ville de Montréal résultant notamment du statut de métropole et des ententes avec les gouvernements, ni les défis actuels – par exemple, la désaffectation massive du domaine institutionnel, industriel ou commercial au centre comme dans les quartiers –, et devra être mis à jour en tenant compte de ces réalités comme de l’évolution de la société montréalaise et d’une plus grande maturité collective qu’illustrent tant les concertations et les initiatives citoyennes que l’émergence de nouveaux modèles de développement immobilier;
Attendu que le processus de mise à jour et d’élaboration du futur Plan d’urbanisme doit être exemplaire et doté du temps, des ressources, des expertises et des consultations ou concertations nécessaires pour amener une vision d’avenir inspirante et une base de cohérence des outils d’aménagement de la Ville de Montréal, de ses arrondissements et de ses quartiers, en relation avec ceux de l’agglomération et de la région métropolitaine;
Héritage Montréal énonce les principes suivants pour un Plan d’urbanisme du XXIe siècle à Montréal :
Le Plan doit être mis en œuvre par des moyens crédibles, transparents et accessibles, tant à la population qu’aux acteurs spécialisés; par exemple, des agoras biennales réunissant les responsables de la Ville et des arrondissements, la société civile, les acteurs socio-économiques, la population et les créateurs.
Résolution 2018-02 sur l’ensemble historique de la brasserie Molson et les complexes industriels patrimoniaux
Attendu l’annonce de la décision de relocaliser les activités brassicoles de Molson, de son actuel site où elles ont cours depuis 1786 et de l’ouverture manifestée par les responsables de la compagnie à collaborer avec Héritage Montréal dans le cadre de la réaffectation de ce complexe industriel hautement patrimonial par son histoire, son architecture et sa présence emblématique dans le paysage montréalais et métropolitain;
Attendu le nombre de complexes industriels et de « sites / bâtiments-machines » d’intérêt patrimonial actuellement désaffectés ou en voie de désaffectation à Montréal; par exemple, le Silo 5 et la Pointe-du-Moulin dans le Vieux-Port ou les anciennes installations de la Canada Malting et de la Dominion Bridge le long du canal de Lachine;
Attendu que cette situation pose un important défi de patrimoine et, encore davantage, de développement et de revitalisation urbaine, et que plusieurs réflexions et des consultations publiques sont en cours à cet effet; par exemple, pour le secteur Lachine Est, pour le Vieux-Port, pour le quartier Sainte-Marie et de manière plus globale, pour l’Est de l’île de Montréal;
Héritage Montréal demande :
Et offre son entière collaboration aux responsables du projet de l’ancienne brasserie Molson et à la Ville de Montréal à ce sujet.
Résolution 2018-03 sur l’avenir des bâtiments, sites et ensembles du patrimoine institutionnel de la métropole
Attendu que le patrimoine institutionnel de la métropole, par sa diversité historique, fonctionnelle et architecturale, par sa présence souvent emblématique dans le paysage et dans la vie du centre-ville comme des quartiers et villages de la région métropolitaine, et par la relation particulière qui le lie aux communautés et à la population, voire à la vie collective et culturelle, en constitue un trait distinctif et une pierre d’assise de son identité comme de son économie;
Attendu la situation de plusieurs édifices patrimoniaux des réseaux de la santé et de l’éducation :
Attendu les exemples inspirants que constituent la transmission par les Sœurs grises de Montréal de leur maison mère à l’Université Concordia, l’acquisition par la Ville de Montréal du couvent des Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, les réflexions de l’Université McGill pour une réaffectation cohérente de l’ancien Royal Victoria ou le projet exemplaire de l’ancienne maison mère des Sœurs de Sainte-Anne à Lachine, actuellement objet d’une consultation publique;
Héritage Montréal demande :
Et offre son entière collaboration aux autorités municipales, gouvernementales et institutionnelles à ce sujet.
Résolution 2018-04 sur l’avenir des lieux de culte patrimoniaux de la métropole
Attendu la grande concentration et l’importance des lieux de culte patrimoniaux dans le paysage urbain, dans la vie collective et dans l’identité des quartiers et des villages du territoire métropolitain;
Attendu que ces lieux de culte et leur architecture sont le fruit de grands efforts des collectivités qui y ont réuni la somme de leurs talents et de leurs arts;
Attendu la grande diversité patrimoniale de ces édifices tant sur le plan des traditions religieuses, des époques de construction, anciennes comme récentes, des populations qu’ils desservent et des services communautaires ou des œuvres d’art qu’ils logent;
Considérant les caractéristiques architecturales particulières des lieux de culte et donc, la complexité propre à l’élaboration de projet de réaffectation qui poursuive dans la société actuelle, la valeur collective qui a présidé à leur construction originale;
Considérant la préoccupation pour l’avenir de ce vaste patrimoine devant la multiplication de cas de fermeture, voire de démolition;
Considérant également des réalisations comme le théâtre Paradoxe à Côte-Saint-Paul, ou les réflexions et expériences en cours pour dessiner des avenues plus positives de réaffectation comme c’est le cas avec le projet St. Jax, rue Sainte-Catherine, et plus globalement, le vaste bassin d’expertise de la métropole en la matière, notamment sous l’égide du Conseil du patrimoine religieux du Québec, né en 1995 de collaborations entre les communautés catholiques, protestantes et juives de Montréal;
Héritage Montréal demande :
Et offre son entière collaboration aux autorités municipales, gouvernementales et institutionnelles à ce sujet.
Considérant l’intérêt patrimonial du mont Royal et plus particulièrement de l’ensemble des propriétés institutionnelles et civiques qui forment son noyau, Considérant que ce patrimoine illustre notamment deux principes de grande importance à l’échelle métropolitaine, nationale et internationale que sont la relation Nature-Culture, et le vivre ensemble, Considérant qu’Héritage Montréal a, depuis 1995, initié ou participé à des réflexions sur la reconnaissance internationale d’éléments du patrimoine montréalais, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO, et que son Assemblée générale a adopté la résolution 2015-03 invitant le gouvernement fédéral à inclure l’ensemble civique et institutionnel du mont Royal dans la prochaine liste indicative des sites du patrimoine mondial au Canada, L’Assemblée générale des membres d’Héritage Montréal
Considérant les démarches de consultation et de planification entreprises en 2016 par le gouvernement fédéral et la Société immobilière du Canada, à l’occasion du 30e anniversaire des consultations sur le Vieux Port de Montréal, pour donner une vision et un plan directeur au territoire du Vieux-Port et de la Pointe-du-Moulin qui inclut le site du Silo n°5, Considérant les efforts de concertation et les démarches d’idéation engagés par la Ville de Montréal dans la foulée de son entente avec la communauté des religieuses hospitalières de Saint-Joseph pour l’acquisition de leur couvent et de son verger à l’Hôtel-Dieu de Montréal, la démarche communautaire entourant le projet collectif de Communauté Saint-Urbain pour la réaffectation de la partie hospitalière de l’Hôtel-Dieu et les démarches de planification concertée menées par l’Université McGill dans l’évaluation de la faisabilité d’un projet de réaffectation universitaire du site de l’ancien hôpital Royal Victoria, Considérant la valeur de l’initiative du ministre de la Culture et des Communications du Québec, M. Luc Fortin, pour établir un dialogue constructif réunissant le propriétaire investisseur, Héritage Montréal, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et la Ville de Montréal ainsi que l’arrondissement de Ville-Marie, en préparation du classement de la Maison Alcan et de la reconnaissance de sa valeur patrimoniale comme facteur d’élaboration d’un projet de revitalisation pertinent, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal
Considérant que 2017 marque le 25e anniversaire de la désignation de l’ancien village du Sault-au-Récollet comme site du patrimoine par la Ville de Montréal compte tenu de sa valeur comme ensemble patrimonial exceptionnel et l’un des noyaux villageois riverains les plus importants de la région métropolitaine au plan historique et, avec le Vieux Boucherville qui souligne cette année son 350e anniversaire, les mieux conservés, Considérant qu’Héritage Montréal, avec l’appui du conseil de l’arrondissement d’Ahunstic-Cartierville, a adressé une demande de désignation de cet ensemble comme lieu historique par le gouvernement fédéral, en complément aux reconnaissances semblables dont jouissent les territoires de Senneville, Westmount et Ville Mont-Royal ainsi que le boulevard Saint-Laurent – La «Main», Considérant les pressions immobilières sur cet ensemble patrimonial et sur les autres noyaux patrimoniaux en rive qui mettent en cause leur identité paysagère ainsi que d’autres dimensions patrimoniales dont l’archéologie comme on le note dans l’actuel dossier du site présumé de l’ancien Fort Lorette qui fait l’objet de fouilles exploratoires dont le rapport n’est pas encore publié, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que
Considérant l’intérêt de plus en plus marqué de la population et des membres d’Héritage Montréal pour la qualité de l’aménagement et pour la personnalité du paysage urbain des quartiers comme dimension du cadre de vie au service des gens de tous âges qui habitent, travaillent ou se promènent dans les quartiers comme au centre-ville, Considérant l’important rôle des arbres matures – les arbres sur rue, les arbres de parcs ou ceux qui participent d’ensembles institutionnels ou de jardins anciens comme celui de la maison Notman – comme composante de l’identité et l’architecture du paysage urbain des quartiers et des grandes rues de la métropole, Considérant les déficiences liées aux pratiques d’entretien et les menaces que font peser sur ce patrimoine urbain, les changements climatiques, des infestations comme celle de l’agrile du frêne ou encore des visions de développement urbain prônant une densification ou un usage intensif sans considération suffisante pour les qualités du milieu et pour le patrimoine, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que
Considérant que 2017 marque le 25e anniversaire de la Politique culturelle du Québec et le 25e anniversaire du Plan d’urbanisme de Montréal – un instrument en avance sur son époque et un legs majeur du 350e anniversaire de Montréal qui a aidé à réconcilier le développement avec le patrimoine et le paysage urbain, Considérant que Montréal a été, en 2005, la première métropole canadienne, voire nord-américaine, à s’être dotée d’une politique du patrimoine au terme d’un processus élargi de réflexion et de consultation publique et que la Ville de Montréal a mené en 2016 des ateliers, desquels se sont dégagées certaines orientations formulées dans le projet de Plan d’action Patrimoine 2017-2022, Considérant que le ministre de la Culture et des Communications a tenu des consultations sur le renouvèlement de la Politique culturelle du Québec et que la Ville de Montréal a tenu des consultations sur ses projets de Plan d’action Patrimoine et de Politique de développement culturel auxquelles Héritage Montréal a participé et pour lesquels elle a déposé des mémoires substantiels avançant plusieurs propositions face aux enjeux actuels et futurs du patrimoine au Québec et à Montréal, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que
Considérant l’importance que revêtent certaines actions et certains gestes posés au cours de la dernière année et leur contribution significative à l’amélioration du bilan montréalais et métropolitain en matière de patrimoine, à la résolution d’enjeux ou à la mise en place de conditions propices à l’émergence de solutions et de projets novateurs qui assurent la conservation et la mise en valeur vivante de bâtiments, de sites, d’ensembles ou de paysages d’intérêt patrimonial de Montréal et de la région métropolitaine, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal souligne et félicite
Et offre la collaboration d’Héritage Montréal à ces autorités pour donner suite à ces gestes importants pour le patrimoine.
Considérant certains cas problématiques de la dernière année dont ceux des vestiges de l’ancien village des tanneries à Saint-Henri, exhumés méthodiquement puis détruits pour le projet gouvernemental de réfection de l’échangeur Turcot, de la maison Mount Stephen, bien patrimonial classé gravement endommagé lors de travaux pourtant autorisés, de la Maison Alcan qu’un projet de densification allait dépouiller de sa valeur d’ensemble avant-gardiste, du parc Rutherford dans le site patrimonial du Mont Royal où un terrain multisport éclairé sera réalisé par l’arrondissement de Ville-Marie avec des fonds du gouvernement du Québec et de l’Université McGill, et de la Montreal Works à Ahuntsic, édifice du patrimoine industriel de la Seconde Guerre mondiale que la Ville de Montréal a acquis pour le démolir et utiliser son site, Considérant le nombre croissant de bâtiments ou de sites patrimoniaux de propriété publique ou privée, perçus par la population ou révélés par les médias comme vulnérables du fait de l’insensibilité apparente au patrimoine des décisions qui les affectent, dont leur mise en vente inconditionnelle et de l’application strictement procédurale du cadre réglementaire, Considérant que le régime actuel de gestion et de gouvernance du patrimoine repose trop souvent sur une approche limitée, généralement réactive, coercitive, voire méfiante à l’égard des propriétaires, alors qu’elle gagnerait à être davantage proactive, dynamique, partenariale et préventive, centrée sur l’amélioration de l’état du patrimoine par son entretien, sa conservation, sa protection sécuritaire, sa mise en valeur et, lorsque nécessaire, sa réaffectation, Considérant le besoin urgent de cohérence, d’harmonisation et de modernisation intelligente du cadre d’action en patrimoine, tant pour rendre sa protection plus efficace que pour assurer sa mise en valeur et sa revitalisation, et les opportunités que représentent à cette fin, les principes de la loi québécoise du développement durable (2006), les démarches actuelles de mise à jour de la politique culturelle de 1992 par le gouvernement du Québec et de la politique du patrimoine de 2005 par la Ville de Montréal, ainsi que la réforme attendue de la loi sur l’aménagement et l’urbanisme ou l’adoption d’une loi sur la métropole, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que
Et offre à cette fin aux instances gouvernementales, montréalaises et métropolitaines, la collaboration d’Héritage Montréal à cette fin.
Considérant la grande diversité de bâtiments, de sites, d’ensembles ou de paysages d’intérêt patrimonial reconnu ou potentiel à Montréal et dans la région métropolitaine et, conséquemment, l’importance de veiller au maintien de ce patrimoine en bon état, et ce, tant dans une perspective culturelle et identitaire que de développement économique et durable, Considérant les enseignements qu’il est possible de tirer de plusieurs situations problématiques dont celle de la maison Mount Stephen, où l’élaboration de projets, leur évaluation et leur autorisation n’a pas adéquatement pris en compte l’objectif d’assurer le maintien de l’intégrité physique de bâtiments ou de sites patrimoniaux réels, faute d’une reconnaissance du besoin d’expertise et de qualifications spécifiques en patrimoine, Considérant la préoccupation historique d’Héritage Montréal pour l’éducation et la formation en patrimoine, celles des propriétaires autant que celles des professionnels, et notre contribution au rehaussement de la compétence des intervenants par nos cours de rénovation et restauration domiciliaires ou par notre collaboration avec l’Université de Montréal et son École d’architecture pour mettre sur pied le premier programme de maîtrise en conservation de l’environnement bâti au Canada ouvert en 1987, Considérant l’existence des Normes et lignes directrices pour la conservation des lieux historiques au Canada produites par des experts reconnus et endossés par l’ensemble des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, y compris le Québec en vue de leur application aux projets touchant des bâtiments, des sites archéologiques, les paysages et les ouvrages de génie civil, Considérant la reconnaissance par les organisations professionnelles de certaines expertises spécialisées et compétences spécifiques comme celles associées aux principes et pratiques soutenant le développement durable ou la prise en compte de préoccupations environnementales, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que :
Et offre la collaboration d’Héritage Montréal à cette fin.
Considérant l’existence à Montréal et dans la région métropolitaine d’un patrimoine diversifié et dense dont plusieurs ensembles protégés par décision du gouvernement du Québec tel que les sites patrimoniaux déclarés du Vieux-Montréal, du Mont-Royal et du Vieux La Prairie ainsi que des édifices, ensembles et paysages d’intérêt identifiés dans les instruments d’urbanisme ou dans le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), Considérant que d’importants investissements seront faits par les gouvernements et les administrations régionales et municipales à Montréal et dans la région métropolitaine au cours des prochaines années, notamment pour corriger un entretien insuffisant ou différé, moderniser les infrastructures de transport et soutenir le développement sur des principes contemporains, Considérant les principes énoncés dans la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO (1972) dont le Canada est un des 191 États parties, qui encourage l’adoption de politiques reconnaissant le rôle du patrimoine dans la vie collective et intégrant sa protection dans les programmes de planification générale, Considérant l’intérêt d’expériences comme celle du National Historic Preservation Act, Section 106 aux États-Unis, de la Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers et du Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine au Canada et celle, récente, mais exemplaire, de l’intégration volontaire par le gouvernement fédéral des questions de qualité architecturale et de paysage soulevées notamment par les membres d’Héritage Montréal dans la reconstruction du pont Champlain, en mandatant des architectes et ingénieurs réputés pour élaborer un design obligatoire et en se dotant d’un comité consultatif pour voir à sa réalisation, Considérant que la protection du patrimoine culturel constitué de biens, de lieux, de paysages et d’éléments immatériels et reflétant l’identité d’une société, est reconnu comme principe de la loi sur le développement durable adoptée en 2006 pour assurer la cohérence de l’action gouvernementale au Québec, Considérant l’opportunité que représente l’actuelle mise à jour des politiques du Québec et de Montréal en matière de culture et de patrimoine pour une meilleure cohérence entre les engagements internationaux, les obligations nationales ou locales, les projets et les pratiques, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que
Et offre la collaboration d’Héritage Montréal à cette fin.
Considérant la grande valeur patrimoniale et urbanistique du parc Jean-Drapeau qui comprend l’île Sainte-Hélène, le premier grand parc montréalais inauguré en 1874 pour la population et en partie constituée en site du patrimoine par la Ville de Montréal en 2007, Considérant les enjeux nombreux de conservation et de mise en valeur du patrimoine diversifié de ce territoire que soulèvent depuis plusieurs années les orientations de l’administration municipale et les projets de la société qui gère ce parc pour la Ville de Montréal, Considérant les préoccupations exprimées par Héritage Montréal, notamment quant à l’avenir incertain de la Place des Nations et de l’ancien pavillon des États-Unis à Expo 67, Considérant que le Plan directeur de mise en valeur et de développement du Parc des îles adopté par la Ville de Montréal en 1993 n’a pas encore été actualisé malgré plusieurs tentatives dont certaines auxquelles Héritage Montréal a été invité à contribuer, Considérant les événements récents associés à la gestion du parc et le report des projets de mise en valeur programmés en vue des anniversaires de 2017 (375e de Montréal, 150e du Canada et 50e d’Expo 67), notamment de la restauration de la Place des Nations, ainsi que les vives préoccupations soulevées dans la population par l’évocation de projets de privatisation de partie de ce territoire, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que la Ville de Montréal :
Et offre à la Ville de Montréal et à la Société du Parc Jean-Drapeau, la collaboration d’Héritage Montréal à cette fin.
Considérant l’importance du défi de conservation, de réaffectation et de mise en valeur du patrimoine bâti, notamment les ensembles institutionnels ou industriels de la région métropolitaine, Considérant la nécessité d’engager davantage les propriétaires et les investisseurs en réponse à ce défi en créant un contexte favorable et incitatif à cette fin, Considérant le cadre général offert par les lois québécoises sur le développement durable (2006) et sur le patrimoine culturel (2011) ainsi que les réflexions sur la reconnaissance d’un futur statut de métropole et sur la réforme de la loi sur l’aménagement et l’urbanisme mais aussi les travaux menés par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux dans le cadre de l’initiative sur les lieux patrimoniaux lancée par Parcs Canada en 2001, Considérant la valeur des investissements faits pour la conservation, la revitalisation, la requalification et la mise en valeur du patrimoine et leur impact économique et social, y compris en termes touristiques, dont de nombreuses juridictions ailleurs dans le monde, en particulier aux États-Unis et en Europe, ont pris acte et, pour soutenir cet investissement, ont mis en place des mesures incitatives, en particulier de nature fiscale, et des modes de détention et de gouvernance au service de l’intérêt public et du développement durable, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande :
Et offre la collaboration d’Héritage Montréal à cette fin.
Considérant la présence à Montréal, d’une concentration exceptionnelle à l’échelle du Canada de bâtiments et de lieux portant une désignation patrimoniale fédérale et la valeur patrimoniale et urbanistique de plusieurs propriétés du gouvernement fédéral ou de ses sociétés et agences, notamment les casernes militaires, certains bureaux de poste, les ponts Jacques-Cartier et Champlain ainsi que les sites de Parcs Canada dont le canal de Lachine et de la Société immobilière du Canada dont le Vieux-Port et la Pointe-du-Moulin qui feront l’objet d’un processus de planification et de consultation publique en vue de 2017, Considérant que le Canada est partie à la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1976, qu’il a grandement contribué à son développement comme instrument exceptionnel de collaboration internationale et qu’il a publié en 2004, une liste indicative de sites proposés pour la liste du patrimoine mondial sur laquelle ne figure aucun site montréalais, Considérant que 2017 marquera le 150e anniversaire de la Confédération canadienne et le 50eanniversaire d’Expo 67, principale activité de rayonnement international réalisée par le gouvernement du Canada pour le centenaire de la confédération dont le legs comprend plusieurs éléments majeurs du patrimoine architectural comme Habitat 67, la Place des Nations et le pavillon des États-Unis qui ne bénéficient actuellement d’aucune désignation fédérale, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande au gouvernement du Canada de :
Et offre aux autorités fédérales la collaboration d’Héritage Montréal à cette fin dans l’esprit de notre collaboration avec la Société immobilière du Canada pour l’avenir du Silo 5 et avec Infrastructure Canada sur la qualité architecturale du nouveau pont Champlain.
Considérant le précédent inquiétant créé par l’autorisation en 2013 par l’arrondissement de Ville-Marie de démolir la maison Redpath pour la réalisation d’un projet de dortoir pour étudiants apparemment conforme à la réglementation et ce, sans considération appréciable pour le caractère patrimonial de l’avenue du Musée, Considérant les questions soulevées par ce dossier apparenté à de la « démolition par négligence » et par d’autres dont celui de l’îlot Saint-Laurent qui mettent en question tant l’application de la réglementation montréalaise relative au maintien des bâtiments en bon état que la désignation des bâtiments vacants qui présentent un intérêt patrimonial, dans le cadre de la réforme attendue de l’actuelle loi sur l’aménagement et l’urbanisme, Considérant la résolution CM14 0311 du Conseil municipal adoptée à l’unanimité le 25 mars 2014 avec l’appui du Maire de Montréal invitant les arrondissements à répertorier les bâtiments patrimoniaux vulnérables et demandant aux services centraux de préparer des outils afin de prévenir leur perte et de soutenir activement leur réhabilitation, Considérant l’intérêt d’initiatives comme celles de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal pour amener la restauration du bâtiment victorien abandonné angle Saint-Laurent / des Pins et de l’arrondissement de Ville-Marie pour créer un inventaire des bâtiments vacants sur son territoire, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que la Ville de Montréal :
Considérant la valeur emblématique du Mille carré (dit « doré ») dans l’histoire de Montréal, du Québec et du Canada par son aménagement, la concentration de sites et de bâtiments patrimoniaux ainsi que la présence de plusieurs lieux associés à la naissance d’une action moderne de reconnaissance et sauvegarde du patrimoine architectural et urbain, Considérant que ce territoire et son paysage urbain ne bénéficient pas encore d’une reconnaissance nationale de leur intérêt contrairement à plusieurs secteurs adjacents comme le mont Royal et le site du Grand Séminaire et Collège de Montréal, tous deux déclarés sites patrimoniaux par le gouvernement du Québec, Considérant les enseignements qu’on doit tirer de plusieurs cas récents dont ceux de la démolition de la maison Redpath, de la densification d’anciennes résidences comme la maison Mount Stephen et le 1500, avenue du Dr Penfield ainsi que les projets successifs d’agrandissement du musée des beaux-arts ou l’annonce de la fermeture prochaine du magasin Holt Renfrew de l’avenue Sherbrooke, Considérant les intentions des universités McGill et Concordia de se départir de plusieurs maisons patrimoniales qu’elles occupent dans le cadre de projets de redéploiement de leurs activités au centre-ville et les risques que cela pourrait faire courir à un important patrimoine faute de mesures préalables assurant sa protection et sa mise en valeur, y compris les nombreux décors intérieurs remarquables qui y ont été préservés, Considérant l’enjeu majeur associé à l’avenir du domaine institutionnel patrimonial dans ce territoire (voir notre résolution 2013/02) touchant notamment les ensembles hospitaliers – Royal Victoria, Shriners, hôpital pour enfants, hôpital général de Montréal – et les ensembles conventuels comme le Grand Séminaire ou la maison-mère des Sœurs Grises, heureusement intégrée au campus de l’université Concordia, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande :
Considérant l’historique des actions menées par les Montréalais et plusieurs instances municipales pour préserver certains panoramas dans l’intérêt de la métropole et de sa personnalité propre, à commencer par les efforts convergents de la société civile et de la Ville de Montréal qui aboutirent en 1876 à l’inauguration du parc du Mont-Royal dont le concept d’aménagement imaginé par Frederick Law Olmsted, accordait une grande importance à l’expérience paysagère et aux panoramas encadrés, Considérant le 30e anniversaire en 2014 de l’affaire McGill College dans laquelle Héritage Montréal a joué un rôle clé pour préserver et amplifier un panorama urbain vers la montagne, Considérant la préoccupation croissante, ici comme ailleurs dans le monde pour la valeur patrimoniale des paysages urbains, des panoramas et des liens visuels d’intérêt public dont certains sont essentiels à l’identité des territoires comme ceux de notre métropole, Considérant la vague de constructions de grande hauteur au centre-ville et dans certains secteurs voisins tels que les abords du Vieux Montréal, Griffintown ou la pointe nord de l’île des Sœurs, souvent encouragée par les pouvoirs publics sans considération suffisante pour leurs impacts sur les panoramas et sur les liens visuels publics, avec pour conséquence une rapide érosion du paysage public et la privatisation accélérée des vues d’intérêt, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que :
Considérant que la création de l’Office de consultation publique de Montréal est enchâssée dans la Charte de la Ville de Montréal que le gouvernement du Québec et l’Assemblée nationale ont adoptée pour aider au développement harmonieux et durable de la métropole, notamment suite à des demandes formulées par des organismes dont Héritage Montréal, Considérant le travail remarquable accompli par l’Office pour aider la population à comprendre et commenter substantiellement les enjeux soulevés par une grande diversité de projets depuis sa constitution par la Ville de Montréal en 2002, notamment sous la présidence de Louise Roy qui termine son mandat le 19 juin prochain sans qu’une succession ne lui ait été encore assurée, Considérant les défis complexes de développement et de revitalisation urbaine auxquels la Ville de Montréal et ses arrondissements devront faire face au cours des prochaines années et, dans ce contexte, de la nécessité de pouvoir compter tant sur une expertise municipale de qualité que sur des processus crédibles, prévisibles et indépendants de consultation publique afin d’éclairer la prise de décision sur des projets comme sur des éléments de nature prospective, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que :
Considérant l’importance des quartiers centraux et du centre-ville de Montréal, entre le fleuve et le mont Royal, au point de vue de l’histoire, du patrimoine architectural, des milieux de vie et de l’identité urbaine autant que de l’économie de la métropole, Considérant les pressions immobilières sur ce territoire emblématique, dont la gouvernance est divisée entre plusieurs administrations, et les défis de cohérence et d’interrarrondissementalité qui en découlent pour l’élaboration, l’évaluation et la réalisation de projets – privés comme publics – en fonction de leurs impacts sur l’échelle humaine, sur la viabilité du centre et sur le paysage urbain, Considérant l’expérience récente et négative des démolitions sur le boulevard Saint-Laurent, l’autorisation de nombreux projets de construction de très grandes tailles ainsi que la modification massive du règlement d’urbanisme de l’arrondissement Ville-Marie suivant un processus conforme aux lois mais inadéquat en termes de consultation pour lui assurer la légitimité compte tenu des enjeux, Considérant l’intérêt de tirer des enseignements de réalisations marquantes comme la Maison Alcan inaugurée en 1983, le quartier coopératif Milton Parc, l’aménagement du Vieux-Port, de l’avenue McGill Collège, du Quartier international et du pôle Place des Arts du Quartier des spectacles, de plusieurs consultations publiques et d’exercices de concertation comme ceux en place dans le Vieux-Montréal et sur le mont Royal, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que :
Considérant l’importance emblématique des édifices et des sites du patrimoine institutionnel religieux, hospitalier et académique dans l’identité de la métropole et de ses quartiers et l’intérêt collectif qu’ils présentent par leur histoire, leur architecture et leur présence dans la société et dans le paysage collectif, Considérant les défis importants auxquels sont exposées ces propriétés suite aux changements majeurs de vocation qu’elles connaîtront à court ou moyen terme – par exemple, les grands ensembles de l’Hôtel-Dieu de Montréal et du Royal Victoria qui perdront leur usage hospitalier dès 2015 et sont inclus dans le site patrimonial du Mont-Royal déclaré par le gouvernement du Québec – et l’absence d’un processus public et transparent pour orienter et encadrer ces transformations au bénéfice de la collectivité comme l’a déjà souligné Héritage Montréal auprès des autorités gouvernementales et montréalaises, Considérant l’intérêt de tirer les leçons de réalisations marquantes comme la reconversion du monastère du Bon Pasteur, de formules de partenariats comme celles illustrées à McGill Collège ou au Quartier international ainsi que de stratégies foncières utilisant certains outils comme l’emphytéose, la servitude ou la fiducie, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que :
Considérant les annonces faites par le gouvernement du Canada de la construction d’un nouveau pont sur le Saint-Laurent pour remplacer l’actuel pont Champlain, ce qui constituera le plus grand chantier public au Canada de la décennie, Considérant la lettre ouverte publiée dans Le Devoir le 6 octobre 2011 à l’initiative d’Héritage Montréal, réunissant les ordres professionnels des architectes, des ingénieurs et des urbanistes ainsi que d’autres acteurs clés de l’aménagement et du design pour demander un concours préalable au choix des entreprises pour la construction du pont afin de réaliser un « ouvrage d’art » digne de ce nom et une référence reconnue mondialement pour le 21e siècle et, Considérant les résolutions du Conseil de ville de Montréal et de la Communauté métropolitaine de Montréal demandant la réalisation d’un pont reflétant la reconnaissance de Montréal comme Ville UNESCO de design, notamment par la voie d’un concours international, et l’annonce d’une collaboration entre Transports Canada et la Ville de Montréal pour assurer la prise en compte des questions architecturales et paysagères dans ce projet majeur, L’Assemblée générale d’Héritage Montréal demande que :